Le cnam mag' #9 - page 19

En outre, de premières prises de contact ont eu lieu avec
l’Union du Fleuve Mano, organisation sous régionale
regroupant la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Liberia et la
Sierra Leone, dans l’optique de nouer des relations entre
les pays anglophones de cette entité et l’Institut national
polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) de
Yamoussoukro.
Il s’agira pour cet institut d’accueillir dans ces diffé-
rentes écoles des ressortissants du Liberia et de la
Sierra Leone pour des formations en agriculture, en
génie civil, en génie industriel, en mines et en commerce;
l’ouverture sur la Guinée ayant déjà été concrétisée par
le recrutement d’une vingtaine d’élèves en 2017.
La nécessité de poursuivre l’expérience malgré les
difficultés
La formation d’élèves anglophones selon le système
francophone comporte des difficultés plus ou moins
prononcées selon le pays d’origine. L’Afrique du Sud et le
Liberia d’où sont issues les premières cohortes recru-
tées pour la formation en statistique n’ont pas inscrit la
langue française dans leurs cursus scolaires.
L’apprentissage de la langue française semble donc, au
début, insurmontable pour les apprenants. Dans ce
registre, un programme spécifique d’apprentissage de
la langue est élaboré par les enseignants des langues
qui, grâce à des outils performants et à une implication
forte, créent un cadre de confiance pour les élèves. En
fonction de l’encadrement, en l’espace de cinq mois envi-
ron, les élèves possèdent assez d’outils pour intégrer les
salles de classes avec les apprenants francophones de
niveau identique.
Outre l’apprentissage de la langue, il est fréquent de
relever des insuffisances dans certaines matières quan-
titatives. Des rappels de cours s’avèrent nécessaires
pour une mise à niveau afin d’éviter les échecs.
Enfin, il est utile de noter que la francophonie, par le
biais de la science et surtout en s’appuyant sur le modèle
des formations de techniciens supérieurs et celui des
ingénieurs, possède un argument de poids pour opérer
une percée dans les autres espaces linguistiques. Ainsi,
elle contribuera, tout en mettant à la disposition des
pays africains des cadres de haut niveau, à renforcer
l’intégration africaine en instaurant un climat de
confiance entre les experts, puisqu’au-delà de la langue,
ils partageront des schémas de pensée et des cadres
méthodologiques communs.
Pour ce faire, la francophonie pourrait recenser et sou-
tenir les expériences existantes afin de les amplifier et se
donner un réel dynamisme. Elle contribuera de façon
significative à améliorer le taux d’employabilité des
d i p l ômé s e t aus s i l e nomb r e d e l o cu te ur s
francophones.
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La VAE s’exporte au Sénégal avec le Cnam
Du 27 au 29 mars dernier, le Conservatoire organisait à
Dakar un séminaire d’introduction à la validation des
acquis de l’expérience (VAE), en partenariat avec le
ministère de l’Enseignement supérieur, de la
Recherche et de l’Innovation du Sénégal. Leader
reconnu de la VAE en France, le Conservatoire a été
sélectionné dans le cadre d’un appel à projets pour
accompagner la mise en place de dispositifs de diplo-
mation par la VAE au Sénégal. Financé par le ministère
de l’Europe et des Affaires étrangères, ce transfert de
compétences s’étalera sur trois ans. Dans un pays où
78% de l’économie est informelle, et où la reconnais-
sance par le diplôme est encore faible, la VAE est éri-
gée en axe de développement prioritaire pour le
gouvernement sénégalais qui y voit un levier essentiel
permettant la montée en compétences de sa popula-
tion active.
Invités du séminaire, les représentants de l’Assemblée
nationale, des ministères, du monde universitaire et de
l’entreprise se sont familiarisés trois jours durant avec
les concepts de la VAE et ses enjeux stratégiques, en se
penchant notamment sur l’étude de situations
concrètes. L’événement a été suivi par le lancement
d’une commission nationale pour la VAE, rassemblant
l’ensemble des acteurs concernés. Elle sera pilotée par
le ministère du Travail, du Dialogue social, des
Organisations professionnelles et des Relations avec
les institutions du Sénégal.
Ce transfert de compétences s’inscrit dans un proces-
sus initié lors de la visite d’État en France de Macky
Sall, président de la République du Sénégal, en
décembre 2016. Le Cnam s’était alors engagé à mobili-
ser son expertise pour appuyer le développement d’une
formation professionnelle adaptée aux besoins écono-
miques locaux. Une volonté officialisée avec la signa-
ture d’une convention de coopération entre
l’établissement et le ministère de l’Enseignement supé-
rieur et de la Recherche du Sénégal. Depuis lors, un
campus franco-sénégalais, consortium de grands éta-
blissements d’enseignement supérieur français et
sénégalais a vu le jour.
Autre illustration du renforcement des liens entre l’éta-
blissement et le Sénégal, la signature d’une convention
le 19 avril préfigure l’ouverture d’un nouveau centre du
Cnam dans la capitale sénégalaise.
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