Le Cnam mag' #7 - page 12

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Décryptage
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L
’Internet des objets (IoT) s’appuie sur des objets
communicants connectés via des liaisons sans fil
au réseau Internet. Le cabinet Gartner (décembre
2015) prévoit en 2020 plus de 20 milliards d’objets
connectés correspondant à un chiffre d’affaires de
3000 milliards de dollars.
Les domaines d’application de l’IoT couvrent aussi bien
le grand public que le monde industriel. Pour le grand
public, les principales applications visées sont la domo-
tique (automatisation, surveillance, sécurité), la santé
(monitoring, fitness, aide à la personne) et le divertisse-
ment (jouets connectés, jeux vidéo). En ce qui concerne
les applications industrielles, nous trouvons les proces-
sus de production manufacturiers (robots autonomes/
mobiles, industrie 4.0), la surveillance et la sécurité
(drones, télésurveillance/détection d’intrusion) et les
systèmes de contrôle et de sécurité des transports (véhi-
cules intelligents/autonomes, analyse de trafic). L’IoT et
les objets connectés sont également au cœur de la ville
intelligente pour obtenir une gestion plus efficiente des
services publics urbains : éducation, santé, sécurité,
transports et énergie.
Les applications impliquant un grand nombre de dispo-
sitifs connectés à bas débit devront satisfaire des
contraintes de faible coût, inférieures à quelques euros,
comme de basse consommation (longue vie des batte-
ries). Certaines applications industrielles auront des
contraintes de latence et de fiabilité renforcées. Tous ces
systèmes seront basés sur une architecture réseau
garantissant la sécurité des échanges.
Aujourd’hui, on trouve deux types de réseaux utilisant
les bandes de fréquence ISM (industrielles, scientifiques
et médicales) : les réseaux locaux courte portée (Zigbee,
Bluetooth, BAN) et les réseaux longue distance faible
puissance LPWA type Sigfox (société toulousaine) ou
LoRa. En juin 2016, le 3GPP, consortium d’opérateurs de
télécommunications et d’industriels a introduit l’évolu-
tion NB-IoT dans le standard 4G-LTE afin de se position-
ner sur ce marché que se partageaient principalement
des PME. Jusque-là, les opérateurs ne disposaient prati-
quement pas de solution pour l’IoT.
La thématique IoT est présente au Cnam dans les ensei-
gnements de deux équipes pédagogiques nationales et
fait l’objet de deux projets de recherche ANR (ACCENT5
et WONG5) au sein du Centre d’études et de recherche
en informatique et communications (Cedric).
Daniel Roviras et Didier Le Ruyet
Des objets
communicants au cœur
de notre quotidien?
À
grand renfort de communication institutionnelle,
la transition numérique succède à la transition
énergétique dans le secteur du bâtiment. Mais de
quoi s’agit-il exactement ?
La transition énergétique du bâtiment a pour objectif de
convertir ce secteur énergivore aux concepts de bâti-
ment à énergie positive, d’éco-quartier et plus générale-
ment d'aller vers la démar che ver tueuse du
développement durable.
De son côté, la transition numérique du bâtiment a pour
but d’implémenter des processus numériques à chaque
étape de la vie d’un bâtiment. Il s’agit de passer d’un pro-
cessus séquentiel, itératif (destiné à être exécuté plu-
sieurs fois) et relativement cloisonné, à une démarche
collaborative de conception, de construction, d’exploita-
tion et de maintenance du bâtiment. Également connu
sous l’acronyme anglais BIM (
Building Information
Model/ing
), ce processus s’organise autour d’une
maquette numérique paramétrique enrichie par des
données intelligentes et structurées, constituant ainsi un
véritable ADN numérique du bâtiment.
La fiabilité des données partagées et la puissance des
outils de conception associés permettront d’optimiser
les performances du bâtiment à toutes les étapes de son
cycle de vie. L’intégration des études d’exécution (phase
chantier) aux études de conception (phase appel
d’offres) et une meilleure prise en compte de la phase
d’exploitation du bâtiment seront assurément les princi-
paux leviers de performances techniques, économiques
et,
in fine
, environnementales.
Longtemps considéré comme un objet «
lowtech
» (fai-
blement technologique), le bâtiment intègre progressive-
ment les nouvelles technologies de l’information et de la
communication pour tendre vers le concept du «
smart
building
» (bâtiment intelligent). Le traitement par l’intel-
ligence artificielle autoapprenante du
Big Data
(données
massives) généré par les équipements communicants
influencera non seulement l’exploitation des bâtiments,
mais aussi leur conception.
Il s’agit donc d’un changement rapide des paradigmes
pour la filière bâtiment, que le Cnam a choisi d’accom-
pagner en développant un nouveau diplôme d’ingénieur,
intitulé « transitions numérique et environnementale du
bâtiment », dédié à l’implémentation du processus BIM
au service de la construction durable.
Jean-Sébastien Villefort
Lost in transition?
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