Le Cnam mag' #7 - page 14

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L’invité de la rédaction : Guillaume Gibault
Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui se
lancent dans la création d’entreprise?
Lorsque l’on débute, il est nécessaire de concentrer
100% de son énergie sur les aspects différenciants.
Chez Le Slip français, nous avons misé sur la vente en
ligne de nos produits et l’utilisation des réseaux sociaux.
A priori
, il s’agit d’un choix ardu : nous surfons sur de
nouvelles manières de faire que nous devons nous
approprier. Les autres canaux de distribution qui
existent dans notre métier, à savoir l’ouverture de bou-
tiques ou la distribution dans de grands magasins, sont
certes rassurants mais les capacités de croissance
rapide sont limitées.
Il existe aujourd’hui beaucoup de concurrence dans le
monde de l’entrepreneuriat. Mais nous vivons aussi une
époque formidable, pleine d’opportunités, où Internet et
les réseaux sociaux sont en train de « disrupter » tout
notre environnement. Ils représentent une importante
force de frappe pour tous les produits ou services. Il est
donc nécessaire de comprendre comment bien utiliser
ces outils à des fins de
business
.
N’oublions pas qu’il y a aussi beaucoup d’opportunités à
aller chercher. Pour se développer, il ne faut pas hésiter
à s’appuyer sur son premier et deuxième cercle de
proches et à multiplier les rencontres. L’entrepreneuriat,
c’est avant tout du travail et de la curiosité. Alors croyez
en votre intuition et n’ayez pas peur de l’échec !
Vous avez transformé une belle idée en réussite
entrepreneuriale, que faut-il, cinq ans après, pour
convertir cette réussite en entreprise pérenne?
De la croissance ! Quand on double de taille tous les ans,
les petits écarts sont gommés. Par le passé, nous avons
été à de nombreuses reprises dans des situations de tré-
sorerie compliquées. Jusqu’au moment où nous trou-
vions une idée marketing forte, qui nous permettait de
rebondir et de sortir de la crise. Il est également vital
d’écouter les conseils de son entourage, particulière-
ment s’ils émanent de personnes osant dire ce qu’elles
pensent, et des investisseurs. Or, il n’est pas évident de
conserver une capacité d’écoute ou une disposition à
changer d’avis, lorsque l’on commence à grandir.
Avez-vous rencontré des obstacles?
Oui, forcément. Construire une entreprise à partir de
rien est toujours difficile. La recherche de financement
est souvent compliquée et demande beaucoup de temps.
Autre contrainte forte, la production : le domaine de la
fabrication française n’est pas un sujet facile. Les rela-
tions avec les usines partenaires se construisent dans le
temps. Et la croissance, dans un monde industriel qui
possède ses contraintes et sa propre temporalité, n’est
pas toujours facile à gérer.
Vous maîtrisez les règles du
storytelling
et maniez
parfaitement l’humour dans vos campagnes
marketing. Comment les élaborez-vous?
Il faut d’abord mettre en place une stratégie de contenu,
après avoir défini ce qu’est la marque, ses valeurs, sa
charte graphique, son contenu éditorial, son logo, les
visuels… Cette plateforme de marque doit être partagée
avec toute l’équipe. Les réseaux sociaux sont ensuite de
formidables outils pour se faire remarquer. Nous créons
Je voulais créer un Hermès
du slip sur Internet»
Tout est parti d’un pari entre copains. En 2011, Guillaume Gibault, fraîchement diplômé de HEC,
fonde Le Slip français. Il a alors 29 ans. Depuis, sa start-up a connu un succès fulgurant. En surfant
sur le
Made in France
et en investissant avec un humour foutraque les réseaux sociaux, particulière-
ment remarqué lors du détournement de la campagne présidentielle de 2012, elle est devenue l’une
des plus célèbres marques de sous-vêtements françaises.
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