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Portfolio
«
Tout commence avec une
histoire d’amour
»
Après le Zimbabwe et Tel Aviv, la photographe Mara Klein nous dévoile son exposition
Exploração
.
Elle s’envole cette fois-ci pour le Brésil, pays qu’elle définira elle-même en un mot : « intense».
360 degrés
Découvrez
l’exposition
virtuelle sur
culture.cnam.fr
F
évrier 2015. Mara Klein est au festival international
du film de Berlin, engagée pour immortaliser l’évé-
nement. Le Brésil est à l’honneur dans cette édi-
tion où de nombreux films produits dans ce pays sont
présentés. C’est durant la projection du film d’Anna
Muylaert,
Que horas ela volta
, que la photographe tombe
sous le charme de la langue portugaise du Brésil. «
Tout
commence donc avec une histoire d’amour
», nous
confie-t-elle. Ainsi débute son aventure lusophone où,
durant plus de quatre mois, elle parcourt près de
15 000 kilomètres à travers l’Amazonie, le désert de
Lençóis de Maranhenses
, et le territoire des anciennes
mines de diamants de la
Chapada Diamantina
.
Là, durant son apprentissage de la langue, elle découvre
que le terme «
exploração
» signifie à la fois « explora-
tion» et « exploitation». Frappée par l’absence de dis-
tinction entre les deux mots, elle décide de réaliser son
travail photographique autour de cette confusion
sémantique et même de choisir ce mot comme titre pour
son exposition. Mara Klein choisit de traiter ce thème à
travers trois régions représentant l’immense biodiver-
sité dont a hérité le pays, en mettant en valeur les diffé-
rentes ressources présentes. L’Amazonie, menacée par
la déforestation. La
Chapada Diamantina
, une région
mise sous protection où les anciennes mines d’extrac-
tion de diamants sont aujourd’hui remplacées par un
parc national après l’interdiction de leur exploitation.
Enfin, le désert de
Lençòis de Maranhenses
, un lieu oni-
rique. Avec son envie de «
tout raconter en une image
»,
les photographies de l’artiste berlinoise reflètent à la fois
la beauté de la biodiversité brésilienne, les bienfaits de
son exploration mais aussi la gravité de l’exploitation
abusive de ses ressources.
La jeune femme travaille déjà sur un nouveau projet en
compagnie de son père. Plus intime, il retracera le par-
cours paternel lors de sa fuite hors de l’Allemagne de
l’Est en pleine Guerre froide.
Antonin Despesse
Ce n’est pas la première fois que Mara Klein expose son travail sur les
grilles du Cnam. En 2014, à travers son exposition
Roms entre autres
, la
photographe prêtait un regard singulier sur des familles entre deux étapes
de vie. Son souhait n’était pas de raconter l’histoire des Roms, mais de
nous faire partager des instants du quotidien de citoyens roumains et
bulgares.
