Le cnam mag' #3 - page 13

mag'
11
L
a vie est complice de la lumière. En s’y adaptant,
elle en a tiré des bénéfices d’une étonnante diver-
sité : photosynthèse, mouvements et rythmes bio-
logiques contrôlés par la lumière, mise à profit des
couleurs pour des fonctions vitales, etc. Certains ani-
maux émettent même leur propre lumière pour commu-
niquer. Découvrir les voies, toujours complexes, de ces
interactions entre lumière et Nature est une source
d’émerveillement, mais aussi une fabuleuse source
d’inspiration. Les chercheurs et les ingénieurs qui s’at-
tachent à améliorer divers dispositifs optiques l’ont bien
compris. Par exemple, les yeux artificiels, fondés sur un
principe analogue à celui des yeux à facettes des
insectes, offrent une vue panoramique, avantageuse
pour la surveillance, l’endoscopie médicale, etc. Et c’est
en s’inspirant des yeux de certains papillons qu’il a été
possible d’accroître considérablement les performances
des couches antireflet. On a même mimé la structure de
l’abdomen des lucioles pour… accroître de plus de 60%
la puissance de la lumière émise par des LED (diodes
électroluminescentes) !
Par ailleurs, l’étude de la fluorescence et de la biolumi-
nescence des êtres vivants a conduit à de nouveaux
outils d’investigation pour la biologie et la médecine. En
particulier, la mise à profit de protéines fluorescentes
constitue une révolution dans le domaine de l’imagerie
du vivant. Autre application pratique très originale : des
poissons et des têtards ont été génétiquement modifiés
pour devenir fluorescents en présence des polluants
perturbateurs du système endocrinien. Quant à la biolu-
minescence, elle sert à la détection microbienne :
contrôle de l’hygiène de surfaces en contact avec des
produits alimentaires, vérification de la stérilité des vac-
cins et des produits cosmétiques, diagnostics des infec-
tions (urinaires par exemple), etc.
Nul doute que bien d’autres applications verront le jour
en progressant dans la compréhension de la subtile
alchimie qui s’opère entre la lumière et les êtres vivants.
Élisabeth Bardez & Bernard Valeur
L
es États sont aussi des personnes morales et des
sujets de droit. Ils ont signé des accords internatio-
naux, se sont créés des obligations, sont censés
avoir appris de leurs errements et des tragédies du
passé. Ils ont naturellement des obligations et des
contraintes, et la gestion du sol comme la nécessité de la
frontière (limite d’un territoire) font partie de leurs obli-
gations naturelles.
Face à l’immigration, et en fonction de la situation éco-
nomique ou de la nature des identités nationales, des
réactions différentes s’expriment. En général l’immigra-
tion économique est d’abord forcée (esclavage améri-
cain par exemple), puis incitée (comme dans les 30
glorieuses), enfin rejetée en phase de crise.
En matière de réfugiés, les sentiments sont plus divers et
l’enjeu moral ou éthique pèse plus en faveur de l’ouver-
ture. La situation allemande par exemple permet même
d’associer gestion de la crise démographique et huma-
nisme assumé. En tout état de cause, la non assistance à
personne en danger, en droit français, dès lors qu’on ne
se met pas en risque soi même, constitue un délit et les
engagements en faveur des réfugiés font partie du patri-
moine des États, particulièrement réaffirmé depuis la
reconstruction de l’Europe après 1945. Les États se sont
donc imposés des obligations morales ET juridiques. Ils
peuvent en changer. Et décider, dans la pluralité des sta-
tuts d’immigrants existants, ce qui leur convient le
mieux. Ce qui leur est demandé est la mise en cohérence
de leurs engagements avec leurs actes.
Michel Rocard est souvent mal cité car sa proclamation
exacte était certes : «
La France ne peut accueillir toute
la misère du Monde
». Mais elle se complétait par :
«
Mais elle doit en prendre sa part
».
Alain Bauer
Quelles interactions
entre la lumière et les
êtres vivants?
3
4
Les États ont-ils une res-
ponsabilité dans l’accueil
des migrants?
Actualités
1...,3,4,5,6,7,8,9,10,11,12 14,15,16,17,18,19,20,21,22,23,...52
Powered by FlippingBook