le cnam mag' #2 - page 14

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L’invitée de la rédaction : Axelle Lemaire
En tant que secrétaire d’État chargée du Numérique,
vous présenterez un projet de loi en septembre.
Quelles en seront les grandes lignes?
Ce projet de loi comportera trois volets : croissance,
confiance et inclusion.
La croissance d’abord. Innover aujourd’hui, c’est faire de
la donnée,
data
, un élément essentiel de la stratégie de
développement des entreprises. Je prévois de renforcer
et d’élargir l’ouverture des données publiques et de créer
une nouvelle catégorie de données : celles d’intérêt géné-
ral. L’idée est d’optimiser l’utilisation des données dont
l’ouverture présente un intérêt public.
Le deuxième volet c’est la confiance.
Il n’y a pas d’innovation durable sans
une protection significative des
droits des individus. Nos conci-
toyens doivent pouvoir faire valoir leurs droits plus faci-
lement et plus rapidement, aussi bien dans la protection
de leurs données personnelles que dans le respect de
leur vie privée. Je prévois de créer une action collective
dans le domaine des données personnelles ainsi que
l’instauration d’un droit à la portabilité des données et
un droit au déréférencement renforcé pour les mineurs.
Le troisième pilier de cette loi sera l’inclusion. Notre
objectif est de permettre aux français un meilleur accès
au numérique en leur garantissant le déploiement d’in-
frastructures de qualité sur tout le territoire. Nous sou-
haitons également engager une politique territoriale du
numérique autour des réseaux à très haut débit, fixes et
mobiles et développer les usages et la médiation
numérique.
Le gouvernement souhaite aussi lier fortement
l’économie numérique et les réponses aux défis
sociaux. Comment articuler ces deux réalités?
Il est essentiel de penser la transformation numérique
dans sa globalité pour construire une société plus com-
pétitive, mais aussi, et c’est primordial, plus inclusive.
La Grande école du numérique illustre cette volonté : elle
aura vocation, dès la rentrée prochaine, à labelliser des
formations innovantes au numérique (développeur,
community manager
, administrateur système…) qui
permettront à des jeunes, sans distinction académique,
d’occuper les emplois de demain dans les entreprises du
numérique mais aussi dans les sec-
teurs d’activités traditionnels qui
sont en pleine transition numérique.
À un niveau plus opérationnel,
l’Agence nationale du numérique, créée en début d’an-
née, facilitera les synergies entre trois dimensions com-
plémentaires du numérique : les infrastructures, les
écosystèmes innovants de la
French Tech
et la diffusion
des usages du numérique.
L’innovation numérique française, cette fameuse
French Tech
que vous évoquez, bénéficie d’ailleurs
aujourd’hui d’une réelle reconnaissance...
Oui, la
French Tech
est reconnue internationalement. Au
dernier
Consumer Electronics Show
, les start-ups fran-
çaises représentaient le deuxième contingent après les
Américains. Sur les douze premiers objets connectés les
plus vendus aux États-Unis sur l’Apple Store, cinq sont
français et les entreprises françaises du Web réalisent
Il est essentiel de penser la
transformation numérique
dans sa globalité»
Depuis sa nomination comme secrétaire d’État chargée du Numérique en avril 2014, Axelle Lemaire
défend la création d’une véritable «
République numérique
», outil de la croissance économique,
de l’inclusion sociale et de l’animation de la vie dans les territoires. Trois lignes directrices qui for-
ment l’ossature d’une stratégie numérique ambitieuse se déclinant bien au-delà du seul ministère
de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique.
«
Oui,
laFrenchTech
est recon-
nue internationalement.
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