le cnam mag' #2 - page 15

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en moyenne 39% de leur chiffre d’affaires à l’internatio-
nal. Par ailleurs, les investisseurs internationaux ont
représenté plus de 40% des levées de fonds en 2014 avec
près de 4,2 milliards d’euros, soit une progression de
plus de 15% par rapport à 2013.
Nous voulons amplifier ce mouvement, avec des outils
adaptés tels que la future société en libre partenariat ou
les véhicules d’investissement internationaux portés par
Bpifrance. En allant aussi convaincre les investisseurs
que la France est un pays attractif, comme je le fais à
chacun de mes déplacements à l’étranger et comme ce
sera encore le cas en juin à New York et dans la
Silicon
Valley
. En leur donnant enfin à voir la réalité de nos éco-
systèmes avec le Jeudigital depuis le mois de septembre
ou, dès l’automne prochain, des
Discovery Tours
et des
Investors Days
dans les métropoles
French Tech
à desti-
nation des
Venture Capital
internationaux.
Convaincre, rassurer, informer... n’est-ce pas aussi
une nécessité auprès du grand public alors que de
nombreux aspects négatifs, comme l’utilisation
frauduleuse des données personnelles ou les
atteintes aux libertés, sont associés aux innovations
numériques?
Comme tout changement fondamental, l’irruption du
numérique dans tous les aspects de notre société et de
notre économie offre de nouvelles opportunités mais
soulève, parfois, des craintes. Il appartient au pouvoir
politique de définir les règles du jeu pour le développe-
ment de ces nouveaux services et je suis constamment à
la recherche de cet équilibre entre soutien à l’innovation
et aux nouvelles technologies d’une part et définition
d’un cadre de confiance d’autre part.
Nos actions pour rassurer portent notamment sur deux
volets : la protection des données personnelles et la
cybersécurité. Sur la protection des données person-
nelles, je souhaite que l’Europe se dote d’un cadre de
référence au niveau mondial pour protéger la vie privée.
Je suis de très près le règlement européen en cours de
négociation pour en faire un texte protecteur, à l’échelle
d’un marché de 500 millions de personnes. Sur la cyber-
sécurité, la France est en avance, que ce soit du point de
vue de l’organisation institutionnelle ou des ressources
industrielles. L’enjeu à venir est celui de l’adoption des
bonnes pratiques par tous les Français et toutes les
entreprises, notamment les TPE et les PME. J’ai reçu
récemment un rapport parlementaire sur les risques
liés au numérique qui se focalise sur la gestion des
risques pour ces acteurs. Ce sera un axe majeur de la
stratégie nationale de cybersécurité que le gouverne-
ment présentera prochainement.
L’avenir ne passe-t-il pas aussi par l’intégration des
outils numériques dans l’éducation et la formation?
Le véritable enjeu du numérique dans le monde éducatif
est de réussir à mettre l’ensemble des nouveaux outils et
pratiques au service de projets pédagogiques innovants
menés par les équipes d’enseignants. Bien utilisé, le
numérique est un réel atout pour rendre notre système
éducatif plus performant et surtout plus juste car plus
adapté à la diversité des profils de ceux qui apprennent,
qu’ils soient au collège, au lycée ou à l’université. La pro-
messe portée par le numérique dans ce domaine est
immense, en France comme ailleurs.
Il faut aujourd’hui la concrétiser, et les annonces faites
récemment par le président de la République sur le plan
numérique pour l’éducation vont en ce sens : effort parti-
culièrement important pour la formation et l’accompa-
gnement des enseignants, soutien à la création de
contenus pédagogiques et notamment de contenus inno-
vants, ou encore intégration du code dans le socle com-
mun de connaissances dès la rentrée 2016 afin de
diffuser la culture du numérique. J’ajoute que, comme
l’a rappelé très justement le chef de l’État, il y a derrière
ce plan une opportunité économique et industrielle pour
faire de notre pays un leader en matière d’e-education et
d’edtech. Dans les semaines qui viennent, je vais donc
m’atteler, avec mes collègues du gouvernement, à la
bonne mise en œuvre de ce plan effectif pour 200 col-
lèges pilotes dès la rentrée 2015 et progressivement
généralisé dès 2016.
Propos recueillis par Yvan Boude
Née en 1974 et juriste en droit inter-
national, Axelle Lemaire est secré-
taire d’État chargée du Numérique,
auprès du ministre de l’Économie,
de l’Industrie et du Numérique,
depuis avril 2014. Elle est aussi
députée de la troisième circons-
cription des Français établis hors
de France (Londres) depuis 2012.
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