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Un peuple qui n’a pas la liberté de culte sera bientôt un
peuple sans liberté. Mais la religion doit aussi admettre
la souveraineté nationale, la liberté, l’égalité et la frater-
nité dans toute leur étendue. Nul ne peut être empêché
d’exercer, en se conformant aux lois, le culte qu’il a
choisi, nul ne peut être forcé de contribuer aux dépenses
d’aucun culte et la République n’en salarie aucun.
Vous êtes aussi un ardent défenseur de la liberté de
la presse...
Je la crois aussi utile pour les gouvernants que pour le
peuple, puisqu’elle les avertit de l’opinion publique, la
première des puissances, et celle qui à la fin renverse et
consolide toutes les autres. On a cherché sans succès la
limite qui sépare cette liberté de l’abus ; je ne vois rien de
mieux que de la déclarer illimitée, sinon sur les per-
sonnes, au moins sur les choses politiques : les inconvé-
nients sont abondamment compensés par les
avantages. Que les gouvernants soient toujours justes,
Sources
Rapport sur la bibliographie
, Convention nationale,
séance du 11 avril 1794.
Rapport sur l’établissement d’un Conservatoire des
arts et métiers
, Convention nationale, séance du
29 septembre 1794.
Discours sur la liberté des cultes
, 21 décembre 1794.
Mémoires
, Paris, A. Dupont, 1837.
Les autres combats d’Henri Grégoire...
La peine de mort
 : «Je réprouve la peine de mort ; et,
je l’espère, ce reste de barbarie disparaîtra de nos lois.
Il suffit à la société que le coupable ne puisse plus
nuire».
L’Europe
 : «Un siècle nouveau va s’ouvrir ; les palmes
de la fraternité et de la paix en orneront le frontispice.
Alors la liberté, planant sur toute l’Europe, visitera ses
domaines et cette partie du globe ne contiendra plus ni
forteresses, ni frontières, ni peuples étrangers».
L’esclavage
: «Aucune loi émanée de la nature ne place
les hommes dans la dépendance d’un autre».
Marianne
 : «Le buste d’une femme d’âge mûr et ayant
de beaux traits. Son nom : Marianne, d’un seul mot ;
elle incarne la mère patrie, elle est l’emblème des
valeurs républicaines : Liberté – Égalité – Fraternité».
vrais et bons, ils n’auront rien à redouter de la liberté de
la presse. Citoyens, n’oubliez jamais que c’est la liberté
de la presse qui a conquis la liberté publique.
Vous vous êtes aussi très tôt engagé en faveur d’une
éducation républicaine, pour tous. Ces efforts
aboutiront notamment à la création du
Conservatoire des arts et métiers, en 1794,
pourquoi ?
La première priorité de la Nation est l’instruction
publique. Lire, écrire et parler la langue nationale sont
des connaissances indispensables à tout citoyen. Il faut
éclairer l’ignorance qui ne connaît pas et la pauvreté qui
n’a pas les moyens de connaître. Des bibliothèques et
des musées formés avec choix, sont en quelque sorte les
ateliers de l’esprit humain ; il faut actuellement révolu-
tionner les arts, rassembler tous les matériaux, tous
leurs moyens, et transmettre cet héritage aux généra-
tions futures. Tous les genres de connaissances sont
liés : ouvrons-en toutes les sources, afin que la raison
publique s’avance à pas de géant, et que tout concoure à
la gloire et à la prospérité de la République. Le
Conservatoire sera le réservoir dont les canaux fertilise-
ront toute l’étendue de la France.
Serment du jeu de
Paume
à Versailles,
le 20 juin 1789.
Dessiné par David.
Gravé par Jazet.
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