le cnam mag' #1 - page 23

mag'
21
Recherche
La recherche universitaire s’intéresse elle aussi à la
criminologie. C’est notamment le cas de l’Unité de
sciences criminelles comparées Jean Pinatel de l’Uni-
versité de Pau et des Pays de l’Adour. Cette unité de
recherche a, depuis 2002, ouvert son champ d’investi-
gation à l’étude de la criminologie en mettant en place
un programme divisé en trois axes : procès pénal et
droits des victimes, la victimisation des aînés et la jus-
tice restaurative. Elle dispose aussi d’un important
fonds documentaire et organise régulièrement des
colloques.
Trois question à...
Quel est le profil des étudiants inscrits en master de
criminologie au Cnam?
Pour cette première promotion, nous avons retenu
12 candidats sur les 17 dossiers que nous avons reçus, et
le niveau est très élevé, puisque beaucoup d’entre eux
ont soit un doctorat, soit un master, voire plusieurs !
Cette promotion comprend des magistrats, des poli-
ciers, des professionnels du chiffre, des avocats et
quelques étudiants. Nous avons par ailleurs tenu à avoir
des candidats de type VEP 85 (validation de l’expérience
professionnelle) pour rester dans l’esprit du Cnam.
Qu’est-ce que cette formation leur apporte?
Pour ceux qui sont en poste ou qui ont déjà un master,
c’est un réel avantage professionnel. Actuellement, nous
avons besoin d’analystes et c’est une formation qui cor-
respond à cette demande. Pour preuve, j’enseigne la cri-
minologie en formation permanente à l’École des
officiers de la gendarmerie, dans les centres de forma-
tion de la police, de la magistrature donc à des gen-
darmes, des policiers ou des magistrats déjà en poste.
La criminologie est en train de devenir un prérequis obli-
gatoire pour analyser et comprendre les phénomènes
judiciaires.
C’est la même chose pour les avocats, ça leur permet de
mieux maîtriser les dossiers de leurs clients et leur inter-
prétation. Les avocats ne sont pas que les avocats des
coupables, ce sont aussi ceux des parties civiles, des
victimes, et c’est donc très important qu’ils aient cette
maîtrise.
Enfin, il y a aussi des étudiants qui veulent passer les
concours pour être commissaire de police ou magistrat ;
c’est pour eux un acquis supplémentaire pour réussir et
obtenir des postes plus intéressants, notamment dans le
« cyber » ou dans le crime organisé, sujets qui sont
encore peu traités dans les formations traditionnelles.
Quel avenir pour la criminologie au Cnam?
Nous comptons augmenter les effectifs à la rentrée pro-
chaine, jusqu’à une vingtaine d’étudiants en M1, une
quinzaine en M2. Et à plus long terme, il va bien falloir se
poser la question de savoir quels débouchés on donne, si
on doit ou pas avoir des doctorants, et un centre de
recherche.
Pour le moment, nous sommes très heureux d’être asso-
ciés au centre de recherche de l’Université de Pau et des
Pays de l’Adour, et d’ailleurs Robert Cario (codirecteur
de l’Unité Jean Pinatel de sciences criminelles compa-
rées) m’a beaucoup aidé pour l’habilitation du master.
Ce sont nos alliés naturels, mais à terme il faudra offrir
des débouchés à d’autres chercheurs. Il n’y a pas de doc-
torant en criminologie pour le moment, mais je pense
que dans 2 ou 3 ans, lorsque le master aura démontré
son utilité et la qualité de son fonctionnement, ce ne sera
pas inutile de se poser cette question-là. C’est la logique
de fonctionnement du dispositif. Mais il faut bien le
considérer à terme et sans précipitation.
Propos recueillis par Victor Haumesser
Le Conservatoire accueille, depuis la rentrée 2014, un master de sciences criminelles, mention criminologie.
Dirigée par Alain Bauer, professeur du Cnam, cette formation inédite en France propose une approche pluri-
disciplinaire permettant d’appréhender les phénomènes liés à la délinquance, d’apporter des réponses et de
mieux les prévenir.
Actualités
1...,13,14,15,16,17,18,19,20,21,22 24,25,26,27,28,29,30,31,32,33,...52
Powered by FlippingBook