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vu d’ailleurs
Pourquoi l’AFD soutient
l’extension et la modernisation
du Cnam au Liban ?
L’Agence française de développement (AFD) est l’institution financière du gouvernement français qui agit
depuis 70 ans pour lutter contre la pauvreté et favoriser le développement économique et social dans les pays
du Sud et dans les Outre-mer. Présente sur quatre continents, l’AFD dispose d’un réseau de 71 agences et
bureaux de représentation. Elle finance et accompagne des projets dans plus de 90 pays afin d’améliorer les
conditions de vie des populations, soutenir la croissance économique, protéger la planète et aider les pays fra-
giles ou en sortie de crise.
A
u Liban, l’AFD intervient depuis 1999 avec comme
principaux objectifs la réduction de la fragmen-
tation sociale et territoriale, et l’accroissement
du potentiel de croissance du pays. Cet accroissement
passe nécessairement par une meilleure valorisation du
capital humain. Le pays se caractérise en effet par une
surproduction de diplômés du supérieur dans certaines
disciplines entrainant une très forte émigration de ces
diplômés et un recours massif à une main d’œuvre
immigrée (notamment syrienne) pour les emplois peu
qualifiés. L’offre de formation professionnelle du pays
est peu valorisée et d’un niveau souvent faible tandis que
les filières sciences/techniques dans l’enseignement
supérieur sont souvent très coûteuses, donc réservées à
une élite, et insuffisamment articulées aux besoins du
système productif.
Créé en 1968 à l’initiative de l’Université libanaise et du
Cnam, l’Institut supérieur des sciences appliquées et
économiques (ISSAE)/Cnam-Liban accueille plus de
3000 étudiants (dont une majorité de femmes) dans des
filières de formation en langue française de niveau
licence professionnelle, ingénieur et certificats profes-
sionnels. Dans le contexte spécifique libanais, le modèle
particulier du Cnam, qui permet de poursuivre ses
études tout en travaillant, et les tarifs pratiqués très infé-
rieurs au reste de l’offre d’enseignement supérieur privé
sont particulièrement adaptés aux besoins des jeunes
issus de classes sociales défavorisées. De par l’alter-
nance en entreprise qu’il promeut, ce modèle contribue
aussi fortement à la mise en adéquation des ressources
humaines aux besoins du marché de l’emploi. Il favorise
ainsi non seulement la compétitivité et le développement
des entreprises mais aussi la réduction des inégalités,
l’insertion des jeunes et partant la cohésion sociale.
C’est pourquoi l’AFD a répondu favorablement à la
demande du gouvernement libanais de contribuer à la
construction et à l’équipement d’un nouveau bâtiment
moderne et fonctionnel qui permettra à l’ISSAE/Cnam
d’accueillir près de 6 000 étudiants à l’horizon 2018.
Cette contribution de l’AFD prend la forme d’un finance-
ment concessionnel à l’État libanais de 21 millions d’eu-
ros pour le nouveau bâtiment. Elle repose aussi sur une
subvention de 700000 euros pour les expertises néces-
saires au renforcement de la gouvernance et de la ges-
tion de l’institut, ainsi que la mobilisation de l’expertise
du Cnam pour accompagner la consolidation et le déve-
loppement de l’offre académique.
Tout en favorisant le développement économique du
Liban, cette intervention de l’AFD participera à la poli-
tique de lutte contre le chômage menée par le gouverne-
ment et contribuera à amélior er l’évolution
professionnelle des diplômés occupant un emploi
comme leur accès à des emplois décents et à des
niveaux plus élevés de revenus. Le projet participera
également à la promotion de la francophonie, au rayon-
nement des établissements d’enseignement français et
au développement des échanges avec la France.
L’AFD se réjouit de cette opportunité et souhaite que ce
projet ouvre la voie à de nouvelles et fructueuses colla-
borations avec le Cnam dans d’autres pays partenaires.
Bertrand Ficini
360 degrés
