le cnam mag' #2 - page 26

24
mag'
Vu d’ailleurs... avec Éric Scherer
Le basculement vers le
numérique, c’est la troisième
révolution industrielle»
« Chroniqueur de la révolution numérique », c’est sous ce titre qu’Éric Scherer se présente sur son
très actif compte Twitter. Le commissaire de l’édition 2015 du festival numérique
Futur en Seine
, par
ailleurs directeur de la prospective à France Télévisions, observe, analyse et commente les muta-
tions digitales de nos sociétés.
«
Remettre l’humain dans la technologie
». Pourquoi
avoir choisi ce titre pour l’édition 2015 de
Futur en
Seine
?
En ce moment, nous avons parfois le sentiment d’être un
peu débordé par le numérique, notamment par la place
omniprésente que prend Internet. Nous sommes aussi
inquiets face à la montée de l’intelligence artificielle et
l’arrivée des robots qui peuvent certes aider l’homme
mais aussi remplacer l’humain dans certains domaines.
L’équipe de
Futur en Seine
a donc voulu saisir l’occasion
pour faire une pause, réfléchir à la manière dont
l’homme fait face à cette nouvelle révolution industrielle,
et observer les réponses apportées par le monde poli-
tique. Nous nous sommes aussi demandé comment on
peut vivre cette nouvelle vie connectée et surtout, com-
ment on peut en profiter. Derrière les aspects négatifs, il
y a en effet une extraordinaire opportunité et, si nous
n’avons jamais été autant sollicités, cela nécessite aussi
de réduire nos choix, de faire du tri. Il est donc important
d’avoir cette mise en perspective afin d’éviter de tomber
dans la « techno-béatitude». Il faut donner du sens à ce
qui arrive, et apprendre à mieux en profiter.
Qui vient à
Futur en Seine
?
L’originalité de
Futur en Seine
est d’être une manifesta-
tion gratuite et ouverte au grand public. Au cours des
éditions précédentes, ce sont ainsi près de 80 000 per-
sonnes qui ont pu y participer, que ce soit à la Gaîté
lyrique, au Cnam ou dans divers sites parisiens et franci-
liens. Mais, ce festival est aussi un lieu de rencontre pour
les professionnels et les personnes aguerries au
numérique. Leur point commun est d’avancer à la ren-
contre du monde qui vient. C’est pourquoi
Futur en Seine
a fait le pari de montrer, d’expliquer, d’éduquer au numé-
rique. C’est donc avant tout un lieu de partage sur le
monde de demain, parce que nous sommes en train de
passer d’une société verticale à une société très horizon-
tale, voulue par les gens. Dans cette société, les per-
sonnes veulent apprendre les uns des autres, échanger
et collaborer. On constate cela surtout chez les jeunes,
qui sont en perpétuelle quête de sens dans leur vie
civique et citoyenne.
Les thématiques abordées cette année racontent
cette nouvelle société. Que va-t-on trouver au
programme?
Futur en Seine
se propose d’essayer de voir quel va être
l’impact de l’arrivée des robots sur la société du travail ;
comment les plateformes, nouvelles organisations expo-
nentielles, désorganisent de nombreux secteurs, comme
celui des taxis avec Uber ; comment on peut se respon-
sabiliser face aux changements climatiques…
Ce festival sera aussi l’occasion de parler de l’utilisation
d’outils médiatiques nouveaux. Ce sont des sujets qui
méritent une véritable attention, et pour lesquels il est
nécessaire de réaliser un vrai travail pédagogique. Il faut
notamment apprendre aux utilisateurs à les maîtriser,
les mettre en garde contre les abus possibles comme la
propagation des rumeurs ou le piratage, et trouver une
nouvelle hygiène numérique. Car, il ne faut pas se faire
d’illusion, le grand public est tout aussi connecté que les
professionnels. Et, si vous avez des ados, vous savez que
lorsqu’ils ne sont pas connectés, c’est qu’ils dorment !
«
1...,16,17,18,19,20,21,22,23,24,25 27,28,29,30,31,32,33,34,35,36,...52
Powered by FlippingBook